Le 27 janvier 2020, l’ombudsman du district de Muhanga, dans la province Sud du Rwanda recevait les plaintes de la population. A cette occasion Shadrack Ndayisenga resident à Muhanga a saisi cette instance sur une injustice qu’il a subie lorsqu’un militaire l’a éventré au couteau baïonnette, et a fini par être blanchi par la justice rwandaise.
Sur les images mises en ligne par TV1, Shadrack Nyayisenga raconte comment en 2018, lorsqu’il était au travail, où il occupait le poste de chargé de sécurité d’un bar d’un dénommé Vincent, deux militaires accompagnés de deux femmes sont arrivés. Ils lui ont dit qu’ils ne venaient pas pour consommer des boissons mais plutôt pour « coucher ». Quinze minutes plus tard, une deux femmes, dénommée Claire est sortie demander de l’aide au propriétaire. Ce dernier a appelé Ndayisenga pour aller porter secours « la femme est en danger, je viens de la voir, allons l’aider ». Arrivés dans la pièce, Shadrack Ndayisenga se tenait devant le militaire et ce dernier lui a demandé « Sais-tu qui je suis ? », il a ensuite utilisé un couteau pour le « découper » au point où Ndayisenga est devenu gravement blessé, ses intestins étaient sortis et actuellement il est devenu handicapé. Quant à la femme, le militaire lui avait enlevée deux dents inferieures. Ceux qui ont assisté à la scène ont raconté à Ndayisenga que c’est un colonel Thaddée qui est arrivé sur les lieux accompagné d’une patrouille de police qui a pris le couteau baïonnette que le militaire avait utilisé. A son arrivée, Nyandwi Isaie a dit au colonel « qu’est-ce que tu me veux gros? », le colonel a répliqué el lui donnant un coup de pistolet sur la tête, ce qui a calmé le militaire.
Shadrack Ndayisenga a saisi le tribunal militaire de Nyamirambo et a gagné en premier instance. Le militaire avait écopé de trois ans de prison fermée et à verser à Ndayisenga une indemnité de 7 205 000 Frw (soit environ 7 205€). Après 30 jours, le délai qui était donné pour faire appel, le militaire a fait appel de cette décision et a été relaxé au motif que les différents témoins se contredisaient.
Ndayisenga a montré à l’Ombudsman une photo montrant l’état dans lequel le militaire l’avait mis. Il a expliqué que depuis le 14 novembre 2019 il a fait appel de cette décision devant le tribunal d’appel. Depuis ce jour le tribunal lui dit qu’il lui répondrait. Il a raconté que tout le monde y compris les autorités locale du district de Muhanga étaient au courant de ce qu’il lui était arrivé et préférait ne rien faire car son bourreau est un militaire. Pendant qu’il est occupé à courir derrière le tribunal, le militaire Nyandwi Isaie s’est vanté auprès du grand frère militaire de Ndayisenga, sans le savoir, « qu’il allait tuer cette personne ».
L’ombudsman a expliqué à Ndayisenga que l’instance ne pouvait rien faire pour l’aider, qu’elle allait demander au président du tribunal d’appel d’accélérer son dossier.
La justice rwandaise, une institution qui a montré ses faiblesses est devenue experte dans la condamnation des innocents et le blanchiment des ceux qui persécutent les autres à la lumière du jour.
Nema Ange