RWANDA : DES CENTRES DE RÉHABILITATION OU DE TORTURE ? LE DÉCÈS DE GIRANEZA.

Par Constance Mutimukeye

Ce 18 Juin 2020, selon le journal Umuseke, Giraneza Théogene est décédé sur le chemin en retournant chez lui lorsqu’il sortait du centre de réhabilitation de Karongi. Au Rwanda ces centres ont pour vocation de réhabiliter les jeunes délinquants ou toxicomanes. Les jeunes sont supposés s’y rendre de leur propre gré. Passé la version officielle et édulcorée, ces centres sont souvent questionnés sur le traitement qu’y subissent les jeunes, la place de la dignité humaine dans ces centres et sont souvent vus comme une sorte de prison dans la mesure où une partie de jeunes y est conduite par force.

C’est le cas de Giraneza Théogene, 26 ans. Il faisait partie du groupe de jeunes considérés comme « délinquants –‘abananiranye’ » et « sans emploi – ‘inzererezi’» qui a été amenée au centre de réhabilitation situé à Tongati, le secteur de Gashari, le district de Karongi, province Ouest du Rwanda (à côté du lac Kivu).

Ce 18 juin 2020 Giraneza a été libéré car il était malade et est décédé sur le chemin pas très loin du centre sans avoir dépassé la cite dans laquelle le centre est construit ! Le cas de ce jeune homme interpelle car le centre a fait preuve de non-assistance de personne en danger en ne le conduisant pas à un hôpital. Le défunt habitait le même district dans le secteur de Murundi, la cellule de Nyamushishi, la cité de Remera.

Au-delà de son cas, selon le journal Umuseke, beaucoup d’ancien pensionnaires du centre témoignent de la torture qu’ils y subissent : « Ils sont frappés, dorment à même le sol (sur du ciment) dénudés et le matin sont réveillés par un jet d’eau froide projeté par un tuyau d’arrosage » écrit le journal.

En plus de la torture, les pensionnaires subissent un mauvais traitement : « manger au centre est un grand problème, on nous donnait quelques maïs dans un gobelet, pouvez-vous imaginer rester trois mois assis. Ils nous y amènent en voiture et nous renvoient chez nous à pieds », a raconté au journal un ancien résident. Pour ce résident dans la mesure où les pensionnaires proviennent des différents secteurs, ils devraient bénéficier d’un moyen pour les aider à retourner chez eux. Il a ajouté que « réhabiliter n’est pas frapper »

Depuis 2018, trois personnes sont décédées à la suite des conséquences du mauvais traitement qu’ils ont subi dans ce centre. La même année, un jeune s’est suicidé lorsque l’on lui a appris qu’il allait y retourner, il habitait la cité de Kibande, la cellule de Gisanze, le secteur de Rubengera.

Dans la même série, un autre jeune est décédé en 2019 à l’hôpital de Kirinda après avoir été libéré du même centre de « réhabilitation ».

Les histoires comme celles-ci sont monnaie courante au Rwanda mais elles sont rarement évoquées dans les médias. Pire encore les responsables de ces actes ignobles ne seront jamais inquiétés par la justice, en effet la « justice » au Rwanda préfère poursuivre les innocents et innocenter les coupables.

Constance Mutimukeye

2 Replies to “RWANDA : DES CENTRES DE RÉHABILITATION OU DE TORTURE ? LE DÉCÈS DE GIRANEZA.

  1. Constance Mutimukeye, wewe ubu muri Africa canke hehe
    ubwo abantu batatu bapfuye depuis 2018 ni beshi
    un petit conseil
    wewe ivyo kwandika ibinyamakuru urabireka ugende mwishamba kugwanya Kagame
    kuko iyi nkuru yawe ntakindi igamije atari uguharabika ubutegetsi bwa Kagame!!!!
    wubahuke ngo babaha impurunguka! mu muhanda bafungura iki?
    mwaherewe base

    1. karundi
      ngo abantu batatu bapfuye si benshi !! ni uko hatarimo umwana wawe ,canke murumuna wawe
      niho wabona ko ari benshi

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