par Constance MUTIMUKEYE
Suite à la polémique suscitée par la déprogrammation de la journaliste canadienne Judi Rever au 27e Prix Bayeux, la communauté rwandaise par le biais de 10 associations de la société civile a écrit une lettre ouverte aux organisateurs du Prix BAYEUX CALVADOS-NORMANDIE DES CORRESPONDANTS DE GUERRE pour les interpeller.
Rappelant que la liberté d’expression et celle de la presse est une valeur fondamentale en France, que des millions de personnes en France et ailleurs dans le monde ont défendu ces libertés le 11 janvier 2015 lorsque stylos à la main les peuples se sont mis en marche : « pour défendre nos journalistes et la liberté d’expression. Nous étions tous convaincus que cette liberté d’expression chère aux pays démocratiques était également gage de paix et de justice ».
Le livre de madame Judi Rever « l’éloge du sang » ne fait que raconter les témoignage preuves à l’appui des victimes des crimes du Front Patriotique Rwandais (le FPR) ou des témoignages des anciens soldat du FPR. Force est de constater que les soutiens du FPR en France veulent imposer la censure sur le livre de Madame Judi Rever qui raconte une vérité qui les dérange, celle des crimes commis par le Front Patriotique Rwandais.
La lettre ouverte interpelle les journalistes français en leur demandant si défendre la liberté d’expression et de la presse fait toujours partie de leurs préoccupations lorsqu’une partie d’entre eux veut censurer leur consœur pour les intérêts politiques d’une pouvoir dictatorial : « Face aux pressions exercées par un certain nombre de journalistes à l’encontre de Madame JUDI REVER, nous nous demandons si une partie de votre corporation n’a pas déjà oublié le combat pour la liberté d’expression qu’elle est censée mener sans relâche ».
Les signataires de la lettre après avoir noté qu’en France une omerta est imposée sur la nature du pouvoir de Kigali qu’ils trouvent « tyrannique …dont les répercussions déstabilisent toute la région » ont confirmé leur volonté de continuer à soutenir les journalistes de terrain qui souhaitent conserver leur liberté d’expression : « nous continuerons sans cesse à soutenir les rares journalistes de terrain, parmi vous, qui souhaitent conserver leur liberté d’expression. C’est aussi la raison pour laquelle, nous continuons de soutenir Madame JUDI REVER, ou tout autre journaliste de terrain qui prend le risque de raconter l’enfer vécu par les réfugiés Rwandais et le peuple congolais dans le conflit qui ravage le pays et la région depuis plus de vingt ans ».
La lettre en entier :
Constance Mutimukeye