Niyomugabo Gerard que nous appelons Niyomugabo Nyamihirwa car il avait délaissé le prénom d’origine occidentale Gerard au profit de Nyamihirwa pour honorer la culture de son pays savait qu’il pouvait mourir à tout moment.
Pour lui sa plus grande peur était celle de ne pas ressentir la peur ! C’était un grand philosophe au point d’être considéré comme une bibliothèque vivante par ceux qui l’ont connu de près.
Un jour lorsqu’il animait une émission sur la radio Contact FM, une personne âgée l’a prévenu que « les Banyabungo et les Banyabyinshi » en faisant référence au Front Patriotique Rwandais qui gouverne le Rwanda en se comportant comme des colonisateurs dans leur propre pays, allaient finir par le tuer. Niyomugabo n’a pas été intimidé par cette révélation prémonitoire et lui a répondu qu’une personne pourrait avoir cette mauvaise idée de le tuer en pensant mettre fin à un problème. Pour Niyomugabo cette personne serait entrer de se mentir car s’il était tué il reviendra et viendront beaucoup d’autres personnes qui vont dénoncer ce qui ne va pas au Rwanda comme lui. Il a insisté que lui-même reviendra et dénoncera la mauvaise gouvernance du FPR et la haine ethnique le FPR cultive avec plus de hargne. Cela fait plus de 7 ans que Niyomugabo est porté disparu mais ses pensées sont plus que jamais vivantes.
Pour Niyomugabo la mort n’est pas une fin en soi. Le plus grave pour lui est la mort qui tue l’âme en laissant le corps vivant (gupfa nabi) à la place de la mort qui tue le corps en sauvant l’âme (urupfu rubi). Cette semaine les Rwandais pleurent un autre jeune artiste, Jay Polly, un autre martyr de la révolution en marche au Rwanda.
Ne pleurons pas nos héros car une personne qui meurent pour sauver son pays a déjà réussi sa vie. A la place pleurons les morts vivants ceux dont le FPR a tué les âmes qui se croient vivants en assassinant en insultant, en maltraitant leurs compatriotes. Ces derniers sont une grande perte pour la nation rwandaise.
Le mois de septembre est le mois durant lequel RANP-Abaryankuna et beaucoup de Rwandais célèbrent l’écrivain, le philosophe, l’enfant du Rwanda, le fils, le frère Niyomugabo Nyamihirwa. Pour nous les Abaryankuna nous avons consience que nous serons pour le Rwanda « les fruits de bénédiction récoltés sur un arbre de harassement » Kizito Mihigo.
Constance Mutimukeye