Introduction
Le crime de génocide est généralement défini comme « le fait de mettre en exécution un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux, ou d’un groupe déterminé à partir de tout critère arbitraire, de commettre ou de faire commettre, à l’encontre de membres de ce groupe, l’un des actes suivants : atteinte volontaire à la vie ; atteinte grave à l’intégrité physique ou psychique ; soumission à des conditions d’existence de nature à entraîner la destruction totale ou partielle du groupe ; mesures visant à entraver les naissances; transfert forcé d’enfants ». Un génocide est préparé.
Selon les textes juridiques ou des experts sur le sujet et selon la définition donnée ci-haut, nous reconnaissons qu’au Rwanda il y a eu un génocide. Il y a eu des crimes dont l’objectif visait à exterminer les Rwandais qui faisaient partie de ce que l’on a considéré comme l’ethnie Tutsie. La preuve en est que les crimes visaient à tuer chaque rwandais considéré comme Tutsi ou assimilé comme tel ou des rwandais d’autres groupes (en grande partie ceux du groupe qui a été considéré comme l’ethnie hutue) qui ont essayé de cacher ou de s’opposer à ce génocide. Une fois découverts, ils étaient aussi tués ! Que ce soit un enfant, un nourrisson ou un bambin, que ce soit une personne âgé même le plus faible, que ce soit un malade sous perfusion ou celui dont les jours étaient comptés, que ce soit un handicap mental, ils étaient simplement tués parce qu’ils étaient considérés comme Tutsi.
Un autre élément qui montre que les tueurs visaient à éliminer ce qui a été considéré comme un groupe ethnique est l’absence de la clémence qui les a caractérisés. Le tueur pouvait tuer son parrain, son maître d’école, son médecin, son curé ou son pasteur, ou même son conjoint ! Ce crime qui n’a épargné personne de tel groupe de gens est un génocide. Au Rwanda en 1994, le groupe visé était celui qui a été considéré comme l’ethnie tutsi, de ce fait l’Alliance Rwandaise pour le Pacte National –ABARYANKUNA considère que le crime qui a visé ce groupe est un « génocide perpétré contre les Tutsi ».
Le plus désolant avant tout est que c’est un crime qui a été commis contre les rwandais et commis par d’autres rwandais. En effet sur la base d’analyse des faits historiques, il est évident que les rwandais sont d’un même groupe ethnique, le concept « ethnie » a été mal interprété et mal utilisé par le colonisateur. Plus explicitement la définition du mot ethnie a été mal appliquée au peuple rwandais : les groupes hutu, twa et tutsi ne peuvent pas être définis comme des ethnies. Il n y’a pas d’ethnie au Rwanda au sens propre du mot mais cela n’a pas empêché les rwandais, y compris des intellectuels les plus érudits, de s’entretuer sur cette fausse base! C’est aussi navrant de voir qu’à ce jour une partie des rwandais continuent de se regarder dans ce miroir ethnique contrasté et erroné.
Pourquoi les ethnies n’existent pas au Rwanda?
Une race est définie comme une catégorie de classement de l’espèce humaine selon des critères morphologiques ou culturels, sans aucune base scientifique, c’est une classification sur les critères les plus immédiatement apparents [couleur de la peau surtout] qui a été mise en place, a prévalu tout au long du xixe siècle. En Kinyarwanda le mot race est traduit par « ubwoko », le même terme que l’ethnie. De ce fait les colons ont commencé par traduire les groupes sociaux tutsi, hutu et Twa par le terme race et se sont rendu comptés que cela n’avait pas de sens et ont abandonné ce terme.
Une ethnie ou un groupe ethnique est une population humaine qui considère avoir en commun une ascendance, une histoire (historique, mythologique) une culture, une langue ou un dialecte, un mode de vie ; bien souvent plusieurs de ces éléments à la fois. L’appartenance à une ethnie ou ethnicité est liée à un patrimoine culturel commun, que ce soit la tradition, les coutumes, le rôle social, l’origine géographique, l’idéologie, la philosophie, la religion, la cuisine, l’habillement, la musique. Le terme ethnie en Kinyarwanda est traduit par “Ubwoko” comme vu ci-haut. Selon cette définition, les Rwandais sont une même ethnie dans la mesure où rien ne permet de distinguer les trois groupes hutu, tutsi ou twa. À titre d’exemple il n’existe pas une langue hutue, tutsie ou twa!
Le terme clan se definit en Kinyarwanda aussi par le terme “Ubwoko”, mais désigne un ensemble de familles associées par une parenté réelle ou fictive, fondée sur l’idée de descendance d’un ancêtre commun, qui, lui-même, peut être réel, imaginaire ou mythologique. Ils ont souvent un emblème qu’ils respectent. Au Rwanda Abasinga, Abega, Abanyiginya, Abasindi ….sont des clans et sont les vrais « Ubwoko » des Rwandais. Dans chaque clan on y trouve ceux que l’on a considérés comme des Hutu, des Tutsi et des Twa! Les colonisateurs ayant appris aux Rwandais à exécuter et non à raisonner, une grande majorité des Rwandais continue de considérer les Hutu, les Tutsi et les Twa comme des ethnies sans prendre du recul. Il est grand temps de s’apaiser en s’affranchissant des tensions « ethniques ».
Ce que cela implique sur le génocide
Si l’on revient sur le sujet principal, comme une partie de rwandais a été tuée par une autre partie de rwandais,l’Alliance Rwandaise pour le Pacte National ABARYANKUNA considère que le Rwanda a été endeuillé deux fois. Le Rwanda a perdu ceux qui ont été tués et ceux qui ont tués., En effet celui qui tue un frère ne peut plus se considérer comme sain. Feu Niyomugabo Nyamihirwa, membre fondateur d’ABARYANKUNA, l’a dit en ces termes : « le génocide perpétré contre les Tutsi n’est pas un drame qui est arrivé aux Tutsi uniquement, c’est un drame qui est arrivé à tous les rwandais dans leur ensemble ». Pour cette raison, l’Alliance Rwandaise pour le Pacte National ABARYANKUNA considère qu’avant tout, commémorer le génocide perpétré contre les Tutsi concerne tous les rwandais dans leur ensemble et qu’ils devraient commémorer en union parfaite sans se quereller.
L’Alliance Rwandaise pour le Pacte National ABARYANKUNA considèrent qu’au Rwanda, il y a eu d’autres crimes de masse à l’encontre des rwandais qui appartenaient à ce que l’on a considéré comme des ethnies twa ou hutue, sur plusieurs périodes et selon plusieurs modes opératoires. Même si ces crimes de masse, perpétrés par les soldats du FPR ou des civils sous leurs ordres n’ont pas été qualifiés de génocide, il est possible que les victimes de ces crimes soient plus nombreuses que celles du génocide perpétré contre les Tutsi. De même la responsabilité du FPR dans le génocide perpétré contre les Tutsi est à considérer. Pour feu Kizito Mihigo, deuxième membre fondateur de l’Alliance Rwandaise pour le Pacte NationalABARYANKUNA, « ces frères et sœurs sont aussi humains, nous devons les commémorer et ne pas les oublier », il parlait des victimes de ces autres crimes.
Comme vu ci-haut, pour ces victimes aussi, le Rwanda a été endeuillé deux fois en perdant les victimes et leurs bourreaux. Les crimes de masse perpétrés contre ceux qui faisaient partie de ce que l’on a considéré comme l’ethnie hutue sont un drame qui est arrivé à tous les Rwandais et non seulement ladite ethnie. De ce fait tous les rwandais devraient les commémorer en union sans se quereller. Commémorer toutes les victimes, tous les événements tragiques qui ont frappé les rwandais dans les diverses et nombreuses époques et perpétrés par d’autres rwandais est l’une des nombreuses voies de donner l’espoir que le Rwanda de demain pourra être une nation pour tous et pour toujours!
LA VISION DE L’ALLIANCE RWANDAISE POUR LE PACTE NATIONAL ABARYANKUNA SUR LA COMMEMORATION DU GENOCIDE PERPETRÉ CONTRE LES TUTSI.
1. A l’heure actuelle, la façon dont la commémoration du génocide est organisée au Rwanda ne peut pas porter des résultats dans la mesure où les Rwandais ne commémorent pas mais sont sommés de commémorer et souvent sur la base de mensonges et ou de faits historiques déformés. L’exemple ici est le cas de témoignages des rescapés du génocide auxquels l’on demande de citer les noms de leurs bourreaux mais de taire les noms ce ceux qui les ont sauvés, si ce n’est pas dans les intérêts du FPR. Cela veut dire que Le FPR demande aux Rwandais de commémorer une partie des victimes, condamner une partie des bourreaux, consoler une partie de rescapés et une partie de ceux qui ont sauvé des vies. Jusqu’à présent il y a beaucoup des personnes de ladite ethnie hutue qui ont sauvé des personnes de ladite ethnie tutsie qui ne sont pas évoquées car le FPR veut faire croire à ceux du supposé groupe ethnique tutsi que tous ceux du supposé groupe ethnique hutu sont généalogiquement mauvais !
2. La période de commémoration est marquée par des divisions sur la base de supposées ethnies que cela soit à l’intérieur ou en dehors du Rwanda au point où ces divisions prennent le dessus sur la commémoration ou la réflexion sur les événements dramatiques qui sont arrivés au Rwanda. Juste après le génocide perpétré contre les Tutsi, la période de commémoration était marquée par un climat de peur sans commune mesure, dans certaines parties du Rwanda, des personnes se promenaient avec des bâtons pour frapper ceux qu’ils croisaient sur le chemin. La période de commémoration est marquée par des prises de parole et des émissions traumatisantes. Pour les Rwandais vivant à l’étranger, la période de commémoration est marquée par des affrontements verbaux. Tout cela montre que les Rwandais n’ont pas encore compris que le génocide est un drame qui est arrivé à tous les rwandais en tant que nation et non à une partie des rwandais en tant que « supposée ethnie ».
Pour l’Alliance Rwandaise pour le Pacte National ABARYANKUNA, la période de commémoration ne doit pas être le temps des divisions mais le temps des réflexions sur les évènements dramatiques qui ont endeuillé le Rwanda et faire en sorte qu’ils ne se reproduisent plus. Cette période doit être celle aussi d’aider ceux qui ont commis ces crimes pour que leurs cœurs changent, c’est le moment de se réconcilier avec nous-mêmes, entre nous les rwandais et après avoir le temps de se réconcilier avec Dieu comme Kizito Mihigo nous l’a tant enseigné même si beaucoup ne l’ont pas encore écouté. « C’est le temps d’analyser les intérêts communs et non les intérêts personnels. Ce n’est pas le moment de marginaliser les Rwandais qui ont eu une responsabilité dans le génocide mais le moment de prendre du recul et de tout mettre en œuvre pour que cela ne se reproduise plus jamais ». -Niyomugabo Nyamihirwa
3. Pour l’Alliance Rwandaise pour le Pacte National ABARYANKUNA, les Rwandais doivent faire un pas en avant sur l’organisation de la commémoration. Ces dernières années, pendant la commémoration, l’accent était mis sur la commémoration des victimes : les familles, les parents, les enfants, les conjoints et les autres. En 2020, plus de 60% des Rwandais sont nés après 1994, cela veut dire que pour cette génération, les victimes ont été tuées avant leur naissance, de ce fait cette génération n’a pas connu de leur vivant les victimes du génocide. Il est nécessaire d’orienter les cérémonies de commémoration vers cette génération. Dans les années à venir c’est cette génération qui n’a pas connu directement les victimes qui organisera la commémoration. Il est donc nécessaire de commencer à réfléchir à comment cette génération pourra s’approprier la commémoration et sa signification pour elle. L’Alliance Rwandaise pour le Pacte National ABARYANKUNA pense que cet aspect doit être considéré car encore une fois le génocide n’est pas un drame qui est arrivé à une partie de rwandais mais a toute la nation rwandaise dans son ensemble. « Les Rwandais qui ont traversé ces épreuves indicibles doivent commencer à commémorer tout en réfléchissant comment la jeune génération pourra reprendre le flambeau ».
4. L’Alliance Rwandaise pour le Pacte National ABARYANKUNA trouve que l’organisation de la commémoration par des rwandais qui vivent à l’exil jusqu’à présent fortifie le fossé et les rancœurs entre les Rwandais des supposées ethnies hutue et tutsie, car les cérémonies de commémoration sont souvent l’occasion des s’affronter. D’un côté il y a des cérémonies organisées par les ambassades en collaboration avec des associations des rescapés autorisées par le pouvoir de Kigali. De l’autre côté il y a des cérémonies organisées par des partis politiques ou des organisations militant pour le respect des droits de l’Homme, tous opposés au pouvoir de Kigali. Ceux que les uns considèrent comme commémorer le génocide perpétré contre les Tutsi, les autres le considèrent comme du négationnisme! L’Alliance Rwandaise pour le Pacte National ABARYANKUNA considère que la semaine de commémoration du génocide [celle du 07 au 13 avril de chaque année] doit devenir la semaine de commémorer les victimes du génocide perpétré contre les Tutsi et les victimes des autres crimes de masse qui n’ont pas été qualifiés de génocide néanmoins qui ont endeuillé le Rwanda.
5. Pour l’Alliance Rwandaise pour le Pacte National ABARYANKUNA, le FPR a instrumentalisé le génocide perpétré contre les Tutsi. Pour lui, c’est un instrument de vengeance, un instrument pour faire taire l’opposition, un instrument pour ses intérêts politiques ou financiers et un instrument pour marginaliser éternellement une partie du peuple rwandais. Tout cela prend de l’ampleur au moment de la commémoration. Pour l’Alliance Rwandaise pour le Pacte National ABARYANKUNA, le régime du FPR-Inkotanyi a échoué de réconcilier les Rwandais qui ont besoin de vivre ensemble dans leur pays, au lieu de se succéder dans les chemins vers l’exil ou vers les cimetières. Pour l’Alliance Rwandaise pour le Pacte National ABARYANKUNA, le FPR-Inkotanyi, étant une des parties responsables des évènements dramatiques qui sont arrivés au Rwanda, ne doit pas représenter et diriger les cérémonies de commémoration, le FPR-Inkotanyi doit simplement quitter le pouvoir pour que les rwandais commencent à se réconcilier dans la paix au Rwanda.
La conclusion sur la commemoration:
Pour finir, pour l’Alliance Rwandaise pour le Pacte National ABARYANKUNA « Kwibuka » [la commémoration en Kinyarwanda] sont toutes les actions dont l’objectif est de prendre du recul pour commémorer ensemble notre histoire commune, et remédier les conséquences sur la société rwandaise. Cela doit être le moment de prendre les mesures nécessaires pour que les événements tragiques similaires n’arrivent plus jamais au Rwanda. Cela doit être aussi l’occasion de réconcilier véritablement les rwandais. C’est le moment de réfléchir à notre identité rwandaise, à comment le rwandais a mené une guerre contre son frère rwandais, et à comment nous nous sommes entredéchirés et avons détruit notre pays. Cela doit être le moment d’apaiser nos tensions, de nous réconcilier et de travailler ensemble à comment reconstruire notre pays que nous avons-nous-mêmes détruit.
Les actions nécessaires à mettre en place durant la période de commémoration :
- Analyser en profondeur et avec attention, les racines-causes du problème dit ethnique.
- Analyser le chemin (les modes de pensée, les mots, les moyens et les actions) qui ont conduit le pays jusqu’au génocide.
- Commémorer les victimes (qui elles étaient, que nous ont-elles légué ?) et apaiser les rescapés.
- Donner la liberté aux gens pour qu’ils témoignent de leur vécu, ce qu’ils ont vu et traversé.
- La cérémonie d’éradiquer les rancœurs et de mettre fin aux guerres qui opposent le rwandais contre son frère rwandais s’inscrit dans le cadre de la commémoration dans l’objectif d’arriver véritablement à l’unité et la réconciliation au Rwanda.
Ce communiqué donne la position et la vision de membres de l’Alliance Rwandaise pour le Pacte National – RANP-ABARYANKUNA sur le génocide perpétré contre les Tutsi et la cérémonie de commémoration. Il a été préparé et écrit par :
- Messieurs Cassien NTAMUHANGA et Gerald GASHUMBA, comité de direction,
- Monsieur MUSEKA Shingiro, second Secrétaire Exécutif,
- Madame Nema Ange, Rédactrice en chef d’Ijisho ry’Abaryankuna et commissaire au sein de la commission chargée de l’économie et des finances,
- Dr Umuhoza Mary, commissaire au sein de la commission chargée des affaires sociales,
- Monsieur Kayinamura Lambert, commissaire au sein de la commission chargée des affaires étrangères et relations internationales,
- Monsier Kayumba James, commissaire au sein de la commission chargée d’éradiquer les rancœurs ethniques et mettre fin aux guerres qui opposent les Rwandais entre eux.
Pour en Savoir plus sur la ceremonie du mois de Mai (IKINAMO CYA GICURASI), pour pouvez lire : Guca Inzigo – Déraciner la rancœur/les vengeances dans la société rwandaise
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