Le 26 février 2020, le général-Major Muganga Mubarak responsable de la région de Kigali et de la région Est au sein de l’armée rwandaise (RDF) a déclaré devant ceux qui font les courses de moto appelés communément motards au Rwanda que la distance entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda s’était réduite dans la mesure où il suffit de prendre un vol de RwandAir, atterrir là-bas et “frapper un coup” et revenir en célébrant la “victoire”.
Le général-major est le premier haut-gradé au sein de la RDF à admettre publiquement que les militaires de la RDF opèrent sur le sol congolais. Ces propos viennent démentir les déclarations de l’arrogant secrétaire d’état au sein du ministère rwandais des affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, qui avait déclaré avec assurance après la mort du chef des FDLR-FOCA, Sylvestre Mudacumura, qu’il n’y avait pas des militaires rwandais en RDC (même si beaucoup pensent qu’il ne fait que répéter les ordres de ses chefs), que dire le contraire était propager une fausse information, que c’était les militaires congolais qui avaient tué Mudacumura”. Nous revenons sur le discours de Muganga.
Le général-Major a commencé par déclarer que les groupes rebelles n’ont pas de motif valable pour attaquer l’Etat rwandais, selon lui rien ne peut justifier leur action à part vouloir nuire à la sécurité du Rwanda. Cette affirmation ne prend pas en compte la réalité rwandaise comme les injustices sans limites qui règnent au Rwanda ou les récents résultats du rapport du groupe d’investisseurs panafricain “Destination Africa” selon lesquels : « Actuellement le Rwanda est un pays dirigé par une dictature militaire. Toutes les personnes et toutes les institutions ont un seul objectif, répondre aux caprices d’un seul homme Paul kagame et sa famille”. De lors chaque personne sensée est consciente que la paix au Rwanda est une illusion avec des fondations faibles (les armes et la force) au point qu’il conviendrait de dire que le Rwanda est comparable à une bombe à retardement.
Continuant sur sa lancée dans un discours confus, le général-major a déclaré que «les Mudacumura et les autres qui sont en RDC, moisissent dans les forêts congolaises, nous n’y pouvons rien…à Mukamira (centre de détention des rebelles capturés en RDC et rapatriés au Rwanda) il y a environ 350 ex rebelles, qui souhaitent nous attaquer, en principe chaque guerre a un motif, mais dans leur cas, ils n’en ont pas».
Son discours était teinté des mensonges comme lorsqu’il a promis aux motards qu’en 2030 “le plus pauvre d’entre eux toucherait 4000 dollars américains” (3 748 403 Frw)! Comme si après le fiasco de la promesse du programme vision 2020, une promesse d’un rythme de vie européen qui a fini en cauchemars pour une partie de Rwandais, l’Etat rwandais voulait leur vendre un autre mensonge Vision 2030 dans lequel tout le monde serait millionnaire!
Selon, le général-major Muganga, le sommet du Commonwealth prévu pour le mois de juin 2020, sera un outil pour faire taire les Rwandais et consacrer Paul kagame : “A commencer par le sommet du Commonwealth qui arrive prochainement, il va nous laisser une grande somme d’argent et chacun aura sa part, les voisins ne peuvent que nous envier cette situation et feront tout pour l’empêcher. Ce somment doit avoir lieu car il sera suivi de deux années supplémentaires de mandat de notre président, plus personne n’aura le droit de s’exprimer”.
Le général-major a poursuivi son discours en prônant la délation parmi les citoyens en demandant aux motards de s’espionner les uns des autres. On pouvait apercevoir de l’appréhension dans ces propos lorsqu’il a déclaré : “Nous avons besoin de ce sommet beaucoup plus que tous les autres. Si nous en avons besoin beaucoup plus que les autres, nous devons sécuriser le pays à commencer par les frontières. Nous devons prévenir les crimes, vous devez vous espionnez les uns des autres, car si le sommet n’a pas lieu, ce sera votre perte aussi ».
Il a évoqué les jeunes prisonniers dans le centre de Mukamira, parmi eux Hermann Nsengiyumva, ancien porte-parole des FLN (Forces de Libération nationale), en disant que l’armée rwandaise veut en découdre, qu’elle ira combattre les groupes rebelles là où ils se trouvent.
Bien que James Kabarebe avait déclaré fin 2019 la neutralisation totale des ”groupes rebelles” rwandais qui opéraient en RDC, le général-Major Muganga a pour sa part expliqué qu’il a besoin de la guerre et qu’il n’est pas prêt à déposer les armes, néanmoins que ce sera la RDC le théâtre des affrontements : “dans tous les cas j’ai besoin de la guerre mais plus loin, Si Mudacumura à 70 ans est toujours au front, à 50 ans je ne peux pas me retirer. J’ai besoin d’aller les affronter là-bas, c’est facile d’y aller, nous avons RwandAir, nous ne marchons plus pendant neuf mois dans ce pays plus grand que le nôtre de 89 fois, il nous fallait marcher pendant neuf mois pour le traverser et depuis nous avons RwandAir, nous atterrissons, nous frappons notre coup et nous revenons en effectuant la danse de la victoire”.
Ijisho ry’Abaryankuna rappelle aux autorités rwandaises que “La force et la faiblesse des Etats dépendent de leur niveau de stabilité institutionnelle et de leur cohésion sociopolitique interne et que l’intégration humaine est perçue comme préalable à la recherche de la sécurité, d’autant que cohésion sociopolitique au sein d’un Etat dépend du degré de sécurité et de bien-être du citoyen.” Barry Buzan (politiste). De ce fait les autorités rwandaises devraient se préoccuper d’avantage de conditions de vie des citoyens rwandais au lieu de vouloir mener des guerres inutiles contre les citoyens rwandais.
Biriya biravugwa mu gushaka kurangaza abantu ngo bibagirwe vuba amahano yagwiriye igihugu bica indashyikirwa umuhisi Kizito Mihigo. Nta gishya twabifatamo. Do not help them to distract people from the real issue.