Écrit par Nema Ange
C’est connu que dans une dictature, le citoyen ne sait pas où finit la dictature et où commence l’individu. L’obéissance aveugle est l’une des causes qui ont amplifié le génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994 avec un taux d’exécution jamais observé ailleurs. Les citoyens se sont mis à tuer leurs voisions par obéissance aux autorités. 26 ans après ceux qui ont décidé de mettre leur intelligence au service de la dictature du FPR ne se sont toujours pas posés pour réfléchir aux causes de ce génocide. Ce jeudi le 21 mai 2020, la députée rwandaise Anita Mutesi, a demandé au parlement de forcer les Rwandais à épargner en inscrivant dans la loi rwandaise une coupe sur les salaires !
Le ministre rwandais des finances, le DrUzziel Ndajigimana, présentait au parlement les deux mesures de l’avant- projet sur le budget et les chiffres du budget 2020/2021-2022/2023.
Lors de cette présentation, le Dr Uzziel Ndagijimana a dit qu’il était nécessaire d’encourager les Rwandais à placer leur argent dans le fond “Ejo Heza”, un fond gouvernemental dont l’objectif est de constituer un placement des Rwandais à long terme, la participation se fait en principe sur la base du volontariat. Ce fond mis en place en 2017 a été vu par une partie des Rwandais comme une substitution du fond « Agaciro » dont l’objectif était de pouvoir soutenir le pays en cas de besoin et de s’affranchir de l’aide international. Lorsque le ministre a émis son idée, Anita Mutesi a souhaité que le parlement aille plus loin en obligeant les Rwandais à épargner : « La réalité est que dans la culture rwandaise l’épargne est difficile, je pense que si on légiférait en obligeant les Rwandais à placer leur argent, surtout ceux qui touchent un salaire, même si on fait un petit prélèvement sur salaire pour constituer l’épargne de chacun, ce serait une bonne idée » a-t-elle déclaré!
Au Rwanda le parlement rwandais est considéré par une partie de Rwandais comme une décoration, dans la mesure où ce parlement est aux abonnés absents lorsque le gouvernement du FPR bafoue les droits élémentaires du peuple, Anita Mutesi fait un autre pas en proposant de légiférer à l’encontre des droits individuels. En effet nul n’est supposé ignorer que chaque personne a la liberté d’utiliser le fruit de son travail selon ses souhaits!
Comme l’on vous disait en introduction, dans une dictature le citoyen finit par confondre la dictature et l’individu, ici visiblement celle qui est supposée représenter le peuple ne connait plus ses devoirs et les limites de son poste.
Le parlement rwandais est resté silencieux lorsque le gouvernement et la ville de Kigali ont démoli les maisons des pauvres et des classes moyennes à Kigali, lorsque les soldats du FPR ont violé les femmes lors du confinement… Ce même parlement n’a pas osé demandé au gouvernement où était passé l’argent que les Rwandais ont été obligé de verser dans le fond Agaciro lorsque dans la période du confinement les plus démunis mourraient de faim. Il est étonnant de voir ce même parlement vouloir s’immiscer dans la gestion individuelle de l’argent de chacun.
Le plus interpelant est que les représentants du peuple veulent obliger les Rwandais à placer à long terme alors que la grande majorité des Rwandais mangent une fois par jour, a des difficultés de payer les frais de scolarité de ses enfants et doit payer la cotisation obligatoire dans le parti au pouvoir le FPR ! Les ministres et les parlementaires rwandais continuent de montre leur ignorance quant aux difficultés auxquels fait face le peuple.
Dans la tradition rwandaise, le mot « fond », « Ikigega » a existé bien avant les banques et les monnaies, les Rwandais ont toujours cultivé beaucoup plus que ce qu’ils avaient besoin pour pouvoir « épargner » leurs récoltes en prévision de jours difficiles ! En un mot « épargner » est compatible avec la culture rwandaise. Mais comment le faire lorsque sa vie est endentée face aux difficultés crées par un pouvoir despotique ?
Nema Ange
Traduit en français par MUKUNDWA Anne Marie